Pour Armand, le handicap a été une épreuve inqualifiable mais aussi un véritable révélateur pour oser réaliser ses rêves d’aventures. Bien évidemment, tout n’a pas été aussi rapide et simple mais il a réussi à apprendre de chaque étape de sa vie, qu’elle soit réussie ou non.
Il envisage tout à sa manière, et vous invite à le suivre dans son pas de côté avec sa chronique : « Le Regard d’Armand ». Au travers de ses interventions pour le département de l’Isère, il saura apporter sa vision particulière sur des thématiques choisies par les jeunes ! Retrouvez le ici même, pour une nouvelle chronique chaque mois.
La descente du Haut-Cher en kayak - 80 kilomètres
Ma vie, mes expériences, mes défis, mes réussites et mes galères m’ont enseignés une certaine philosophie, une façon de voir les choses ! Un des éléments que je retiens est l’importance de faire des choix. J’ai l’habitude de dire que vivre, c’est choisir. Peu importe si ce n’est pas le choix optimal, si c’est vous qui l’avez fait ce sera le meilleur pour vous !
Pour faire des choix, il faut avoir conscience de ce que ça peut impliquer, positivement et négativement. En médecine, on appelle ça un consentement éclairé. Tout parallèle avec ma vie de patient n’est pas à exclure… Il y a tellement de points communs entre un patient et un aventurier ! Vous n’imaginez même pas… Je suis patient. Je suis aventurier. L’un m’aide dans l’autre. Et inversement ! Tout ça pour dire qu’on n’a pas qu’une seule casquette dans la vie et qu’il faut savoir toutes les empiler pour trouver son propre équilibre !
Cette descente du Cher en kayak a été une métonymie de ma vie, un condensé si vous préférez. J’ai passé 2 jours à faire des choix. Des heures de concentration mentale pour analyser, supposer et choisir. Le but ? Que chacun de mes choix soient le meilleur, ce qui ne veut pas dire qu’ils ont tous été bons, loin de là !
Je pense que ça a fonctionné puisque je suis vivant et que je suis allé au bout de ce challenge. Quand une de mes décisions n’a pas été très bonne, l’idée était de passer au plan B et donc choisir à nouveau. Si j’avais paniqué, j’aurai pu y laisser 2 fois ma vie… Je me suis rendu vraiment compte que j’aimais gérer ce genre de situation (ça ne veut pas dire que j’aime les situations dans lesquelles je me trouvais). En une fraction de seconde, il faut prendre une décision, j’ai ressenti l’instinct de survie. Je dois vous avouer que c’est enivrant, plutôt euphorisant, mais que je ne veux pas y regoûter de sitôt.
D’une manière générale, on sous-estime la puissance de l’eau. Quand je vois des touristes quitter le gilet de sauvetage sur des descentes canoë/kayak aux beaux jours, je ne comprends pas, ils ne savent pas… Les rivières font des dizaines de morts chaque année. Avec le port du gilet, on en sauverait 90 % ! C’est un peu comme avec la ceinture dans les voitures, qui oserait aujourd’hui remettre en cause son efficacité ? Je ne suis absolument pas là pour faire la morale, jamais ! Juste vous signifier que sans mon gilet, je ne m’en serais pas sorti !
Partir en défi, c’est prévoir ce qui peut être prévisible. Je m’en veux pour un seuil où je n’ai pas appliqué ce que j’avais prévu de faire. J’ai manqué d’humilité dans ma prise de décision, mon plan B m’a sauvé, en tout cas, j’ai appris. L’autre grosse galère : un arbre déraciné sur toute la largeur de la rivière. Là on ne peut pas le prévoir en amont, il faut alors trouver des solutions à l’instant T !
Au final, 80 km entre Montluçon (03) et Bruère-Allichamps (18), le centre géographique de la France ! J’ai trimbalé un arbre sur mon kayak pour le planter dans un arboretum initié par l’agence KOA. Déjà trois arbres y ont été plantés depuis Août 2021 : un par Julien en course à pied, un autre par Alex en Roller, puis un en handbike par Géraud. Je suis donc le 4e en kayak. Tout ça pour So Ride Wear, une marque de vêtements en fibre de bois. En plantant des arbres, la boucle est bouclée 😉
Une belle rivière, des paysages variés et agréables, une équipe au top pour assurer logistique et images… Le rendu va être splendide ! Une eau fraîche que je n’ai pas hésité à gouter à 4 reprises. Pleins d’oiseaux de toutes sortes. Et malheureusement trop de déchets charriés par les crues… Nos rivières sont une richesse de faune et de flore, portons-y plus d’attention !
En à peine deux jours, j’ai l’impression d’en avoir vécu 15 tellement c’était riche, condensé et unique. Je soigne maintenant mes ampoules jusqu’au prochain défi, le programme 2022 s’annonce costaud !
Retrouvez une nouvelle chronique d'Armand le mois prochain, sur ce site !
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