Quels sont tes résultats de la saison dernière et tes objectifs pour la saison à venir ?
Je me suis qualifié pour les championnats du monde et Europe Virtus indoor à REIMS et j’ai eu plusieurs médailles dont 2 titres de champion du monde en longueur et un autre au triathlon (60m-saut-poids). Je suis aussi revenu avec plusieurs médailles des championnats d’Europe Virtus.
Mes objectifs sont de continuer malgré mes 38 ans en septembre à me qualifier pour les championnats internationaux et de remporter des titres ou d’avoir des médailles même si c’est plus difficile vu mon âge.
Comment as-tu découvert le sport adapté ? A-t-il été compliqué de s’inscrire dans un club ?
Quand j’avais 8 ans, j’étais en CLIS dans une classe pour enfant en difficulté dans une école primaire ordinaire, l’institutrice a parlé du sport adapté à maman. Quand j’étais jeune, jusqu’à mes 17 ans ce n’était pas difficile, j’ai pratiqué la natation, le cirque, ou l’athlétisme en sport adapté mais j’ai aussi fait du judo, du hip hop en milieu ordinaire. L’inclusion est plus difficile quand on est adulte, car la différence de compréhension avec les autres s’accentuent.
Quelles sont les bénéfices que tu tires de ton activité sportive ?
Je suis rarement malade, c’est sûrement dû au sport. Le sport m’aide aussi beaucoup quand je suis en vacances surtout dans les campings car il y a souvent du sport et je participe à tout. Les gens sont très étonnés de mon niveau, et me considère ainsi comme tout le monde. Je peux être moi grâce au sport. Je ne suis plus le trisomique mais un jeune comme tout le monde. Socialement, pour moi, le sport a donc une énorme importance, je suis très timide, il me permet de m’intégrer et d’être accepté plus facilement. Le sport c’est ce qui me rend heureux et me permet d’être épanoui.
Que conseillerais-tu à des personnes en situation d’handicap qui ont peur de se lancer dans le sport ?
Je leur dirai d’oser, d’essayer au moins une fois car c’est trop bien, que ça apporte beaucoup de bonheur. Au sport adapté, on s’adapte à notre handicap. Et puis tu te fais pleins de copains, c’est génial !!
Quelles sont les limites que tu rencontres dans le sport ?
Mon niveau de compréhension, ou plutôt ma compréhension étant plus lente, il est plus difficile d’intégrer un club ordinaire à l’âge adulte où il n’y a qu’un seul entraineur pour un groupe de sportifs très important.
En sport adapté, parfois comme je parle peu vu que je suis très timide, on me sollicite moins. Moi je ne me pose pas de limite, j’ai toujours pu pratiquer les sports que je voulais sans me poser de limite : elles sont peut-être différentes des autres mais si je me mets des limites, je ne peux pas faire ce que je veux. C’est les autres nous posent des limites, mais moi je leur montre que je suis capable comme tout le monde.
Nicolas Virapin, 38 ans, trisomie 21, sportif de haut niveau en athlétisme.