Pour Armand, le handicap a été une épreuve inqualifiable mais aussi un véritable révélateur pour oser réaliser ses rêves d’aventures. Bien évidemment, tout n’a pas été aussi rapide et simple mais il a réussi à apprendre de chaque étape de sa vie, qu’elle soit réussie ou non.
Il envisage tout à sa manière, et vous invite à le suivre dans son pas de côté avec sa chronique : « Le Regard d’Armand ». Au travers de ses interventions pour le département de l’Isère, il saura apporter sa vision particulière sur des thématiques choisies par les jeunes ! Retrouvez le ici même, pour une nouvelle chronique régulière !
Depuis 2015 que j'ai décidé de reprendre ma vie en main, je suis redevenu l'acteur principal de celle-ci. Plutôt que d'être en colère que rien n'évolue dans ma vie, j'en ai conclu que c'est moi qui devais changer. J'ai choisi de m'adapter, de trouver des solutions, d'avancer avec mes difficultés. Mes problèmes ne disparaissent pas mais je préfère communiquer sur le positif, sur tout ce que cet aléa m'a permis d'envisager différemment...
Avec l’ensemble des épreuves vécues, des étapes franchies ou non, j’ai compris que l’adaptation était la clef, qu’en se basant sur l’envie, sur le plaisir de se dépasser, plus rien ne m’était inenvisageable. De la même manière, plus rien ne vous est inenvisageable !
J’entends déjà les contestations, les remarques déconstructives, voilà 7 ans que j’y fais face, 7 ans que j’ai appris à y répondre, à donner des exemples et des contre-exemples, à essayer de transmettre un regard différent sur la vie en générale. J’ai depuis un moment cessé de vouloir convaincre… Je mets simplement à disposition des éléments pour proposer de faire avec moi ce pas de côté, d’envisager les choses sous un autre angle… Libre à chacun de s’en saisir !
Les remarques négatives sur mon engagement m’ont longtemps ralenti, mais m’ont finalement permis de remettre toute ma démarche en question. J’en suis là aujourd’hui grâce à tout ça, en me demandant concrètement pourquoi mes messages étaient régulièrement mal interprétés !
Je sais qui je suis et par où je suis passé, je sais mieux que personne la réalité de ce que je vis, ce n’est ni tout noir, ni tout rose mais c’est finalement le cas pour chacun d’entre nous. Aucune vie n’est binaire. Tout le monde n’aura pas une maladie, des handicaps, en revanche tout le monde aura des problèmes et c’est bien cette gestion des problèmes qui m’intéresse !
Il y a une expression dont j’ai horreur : « Quand on veut, on peut » … Si c’était aussi simple, tout le monde serait heureux et on vivrait tous dans une utopie ! C’est loin d’être le cas. Cependant, je dirai que l’inverse est vrai : « Quand on ne veut pas, on ne peut pas ! ». La volonté reste le premier paramètre pour réussir !
Avant, ma maladie était une excuse pour ne pas faire. Un de mes objectifs des dernières années, est qu’en me rencontrant, les gens voient d’abord Armand avant ses difficultés. Je préfère qu’on aime qui je suis plutôt que ce que je fais. En conférences, le public comprend car j’ai le temps d’expliquer la réalité de mon cheminement, ils voient des aventures incroyables mais comprennent que derrière les images positives, il y a un être humain avec toutes ses faiblesses, bien loin d’une image simpliste (qui ne veut pas dire fausse) véhiculée sur les réseaux ! J’ai rapidement compris que pour intéresser les gens, la colère était contreproductive, alors que le positif allait servir la cause. J’aurai pu faire plus simple, plus apitoyant, plus larmoyant, mais je ne veux pas de la pitié des gens. Encore une fois, parler positivement n’annihile pas les difficultés…
Le revers de la médaille est donc là : mes handicaps ne sont pas visibles au premier regard, je vis des expériences incroyables, je suis catalogué dans la case « chanceux ». Personne n’appartient à une unique case, c’est tout ce contre quoi je me bats. J’ai pleins de casquettes, plein de ressources, plein de faiblesses. La chance n’existe que pour ceux qui se la créent. Peu de personne voudraient réellement de ma vie, moi elle me convient et je ne l’échangerai pour rien au monde ! Elle est douloureuse, atypique mais tellement incroyable ! Les regards négatifs extérieurs ? J’en fais mon affaire ! Il y en aura toujours, quoique je fasse, c’est le jeu 😉
Il paraît que ça fait du bien de savoir que « il y a pire que nous dans la vie ». Il y aura toujours pire que soi ! Est-ce que nos problèmes disparaissent pour autant ? Absolument pas ! Est-ce qu’on peut se réjouir du mal être de l’autre ? Je ne crois pas non plus…
J’ai commencé à aller mieux quand j’ai arrêté de me comparer au moi d’avant et aux autres, quand j’ai arrêté de regarder ce que je n’avais plus et en me concentrant sur ce qu’il me restait : l’envie de vivre !
Le vrai sens de ma vie, celui pour lequel je suis sur cette Terre, je l’ai véritablement trouvé depuis mon changement de vie en 2015, quand j’ai décidé de reprendre ma vie en main et alors que tout le monde m’avait prédit que ma vie était finie en 2012… Vous l’avez votre raison ?